ANGEL ELEMIAH administratrice et fondatrice
Nombre de messages : 7851 Age : 50 Date d'inscription : 28/07/2006
| Sujet: schizoprenie tres grave maladie Ven 12 Oct - 4:36 | |
| Quelle maladie on est impuissant devant ce monstre [center][b] Le ciel vient de me tombé sur la tete une autre fois Mon frere Dave de 34 ans , il cessait pas de faire des gaffes des vols etc.. il est schizophrène, il ma faite vivre l'enfer je vais vous expliquer cette maladie Témoignage :2900: :2900: :2900: :2900: :2900: :2900: :2900:
du père d'un schizophrène :2900: :2900: :2900: :2900: :2900: :2900: :2900:
Jacques Proulx
président de Solidarité rurale
L'Agora, vol 5, no 2
il a 34 ans mon frere et c moi qui m'en occupe
On m'a invité à parler de la maladie mentale. J'ai un fils de trente-cinq ans ans; sa schizophrénie a été découverte lorsqu'il avait vingt-trois ans. Comme on est mal informé, il est difficile de voir que son enfant est un candidat à la maladie mentale. J'adhère à ce que dit le Dr Raby (qui a lancé aux États-Unis des pique-niques annuels où se retrouvent les malades , les soignants et la population en général), il est extrêmement important d'arrêter de se cacher, d'être uniquement entre nous; alors on n'avance pas et les communautés ne peuvent pas nous venir en aide si, intentionnellement, nous refuson s de nous intégrer et d'intégrer nos enfants malades.
Donc découverte de la maladie alors que mon fils a vingt-trois ans; le ciel ne nous tombe pas sur la tête du jour au lendemain, mais presque. Quand on le sait, on interprète le comportement antérieur d u malade, ses revendications, ses idées fixes, ses obsessions. L'élément révélant la maladie, c'est souvent une tentative de suicide. Suivent chocs électriques, retour à la maison. On croit que c'est fini. Et après six mois, ça recommence! Retour à la case départ: nouveaux traitements, périodes longues en institution, nouveau retour à la maison et état plus dégradé qu'au premier retour. Rechute, à la suite de quoi on arrête de penser que la famille puisse apporter une contribution à la guérison. La psychiatrie non plus n'a rien donné. Au cours de toutes ces années, le psychiatre a reçu la famille une fois! Donc, maison de transition: pendant cinq ans, vie dans une chambre dans un état lamentable de croupissement, même si notre fils était traité humainement. C'était une étape nécessaire pour qu'il puisse réintégrer le monde des vivants.
Après une fugue assez importante, retour à la maison de transition. Et le miracle se produit: une nouvelle personne-ressource a choisi de s'en occuper. Il peut reprendre à nouveau une responsabilité; il travaille pendant un an et demi à l'Armée du Salut. P uis, il manifeste le désir de revenir dans la communauté . Il n'est pas guéri. On ne guérit pas; mais il est responsable de son appartement, de sa bouffe; il paye ses comptes. Il travaille chez un cousin, dans une ferme. Une réinsertion qu'il est impossible de faire dans les grandes villes. L'intégration dans le milieu communautaire est possible dans les campagnes, les villages, parce que la vérification est possible. Sa mère peut vérifier s'il mange normalement quand elle va à l'épicerie, s'il est suffisamment chauffé, etc.
La souffrance la plus grande c'est d'être démuni devant cette maladie: personne pour nous soutenir, personne pour nous expliquer. Moi j'avais décidé de continuer à vivre, de continuer ma route. J'avais beaucoup d'occupations. C'était pire pour ma conjointe. S'apitoyer sur leur sort ne rend pas service aux malades. Mais il est difficile de pouvoir les responsabiliser.
J'ai eu dans ma vie plusieurs joies. Mais les deux plus grandes les voici: Mon cousin m'a dit qu'il a entendu notre fils siffler en faisant son travail. Cela peut sembler banal mais après tant d'années (quinze années) sans qu'il ait manifesté la moindre émotion... c'est assez extraordinaire.
Ma deuxième joie: dernièrement, il y a eu lancement d'un livre sur moi dans ma communauté. Il a voulu participer, être là, au moment du lancement. Ça été une grande joie.
C'est évident, c'est mon premier point, je crois à l'importance de la communauté, d'un environnement naturel, non préfabriqué:
contacts personnels, pique-niques, etc. Il faut que les malades vivent dans le monde, parmi le monde. Je crois énormément à la réinsertion dans es petites et moyennes communautés. Je ne crois pas à la orme que le gouvernement veut lui donner. Il s'agira de mouvements de réinsertion comptable et ça ne voudra absolument rien dire.
Je n'exclus pas les milieux urbains; il existe des communautés dans ces milieux. On a voulu anéantir ça, nier ça. Si on veut que la réinsertion réussisse, il faudra faire graduellement un transfert des budgets, mais non pas les couper sous prétexte qu'ils s'en vont dans les communautés. Un transfert pour souteni r les communautés, pour apprendre aux communautés commen t soutenir les malades. Si on ne fait pas ce transfert graduel, sous prétexte qu'on doit faire des économies, il va falloir investir doublement au cours des prochaines années. Le deuxième point, c'est d'obliger les malades à prendre leurs responsabilités, à être imputables des gestes qu'ils posent. Avoir à leur égard beaucoup de rigueur, jamais de passe-droit. Ce n'est pas la seule solution, la solution-miracle. C'est notre solution à nous. Ne rien laisser passer. Autrement, retour à la case départ.
J'ai une exploitation agricole: j'élève des agneaux. Notre fils aime cela. Il voudrait reprendre l'entreprise plus tard. On refuse de la lui céder. Sa folie est religieuse, fondée sur la
Bible qu'il interprètCe serait lui rendre un mauvais service que de ne pas l'obliger à faire un autre bout de chemin. L'obliger à prendre conscience qu'il y a des règlements, des lois, des obligations sociales...e à sa façon avec des choses interdites.
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