ANGEL ELEMIAH administratrice et fondatrice
Nombre de messages : 7851 Age : 50 Date d'inscription : 28/07/2006
| Sujet: Maladie bipolaire ( Mar 28 Aoû - 15:13 | |
| Maladie bipolaire et déficit de l'attention
Description générale: Les émotions peuvent varier soudainement, à la fois sans le moindre avertissement ni provocation ou frustration immédiate, passant de la normalité à l’extrême agitation euphorique puis à la plus grande tristesse, démotivation ou perte d’intérêt, par l'intermédiaire d'un faible frustration. D’autres fois se maintenir,
sans raisons plausibles (parfois en fonction de saisons peu lumineuses) en phase dépressive, sur de longues périodes, avec pensées ou menaces suicidaires. C’est avant tout l’intensité et la charge émotive qui inquiète la personne et son entourage; chacun incapable de comprendre une telle intensité de réactions. Il se produira ainsi une explosion subite d’agressivité ou d'agitation, survenant à la manière d’un coup de foudre dans un ciel presque sans nuages ou une grande tristesse conduisant subitement à des idées suicidaires.
Les frustrations, les pertes ou échecs sont moins de vraies causes que des facteurs associés, des déclencheurs secondaires, presque des alibi à la crise . La réaction émotive n’a aucune mesure avec le problème. Les sentiments de persécution seront souvent assez présents; ils s'accompagnent soit de volonté d'omnipuissance soit de désir d'anéantissement. L'hallucination visuelle ou auditive ne sera pas rare. Généralement la performance académique sera assez exemplaire et stable (en dehors des phases aiguës) s'il n'y a pas présenc e concomitante d'un déficit de l'attention que la maladie bipolaire c ohabite dans 3 à 17% des enfants.
Origine génétique: Le degré de concordance pourrait atteindre 50% dans la gémellité. Mais il semble que la fille devienne plus susceptible à la dépression, dès l'adolescence, à la puberté, en raison des hormones sexuelles féminines qui fragilisent son humeur et créent parfois le syndrome dépressif prémenstruel. L'on rapporte que certaines femmes seraient plus dépressives de la puberté à la ménopause.
Diagnostic différentiel: L'incidence de la maladie demeure très faible en bas âge et passe généralement inaperçue. Elle s'élève à l'adolescence, surtout chez la fille . Mais il s'agit quant même d'une maladie rare qui devient presque à la mode,
parce qu'elle reçoit beaucoup de médiatisation médicale, vu les récents progrès qui touchent les maladies bipolaires (maniaco-dépression) et la dysthymie (dépression unipolaire). Dès qu'il y a les "blues" ou le mal être de l'adolescence, il y a danger de croire au pire. Il ne faut pourtant pas oublier les autres possibilités, les plus courantes entre autres, comme le déficit de l'attention qui atteint son apogée de difficultés à cet âge, même dans la douance . Il n'est plus possible de compenser par les talents naturels; les défis deviennent considérables quand il faut décider de son avenir et développer une grande autonomie, sans grande capacité de planification, d'anticipation.
N.B.: Pour certaines personnes, l’absence suffisante de lumière vive favorise la dépression, par défaut de formation suffisante de la mélatonine, sous-produit de la sérotonine, qui se retrouve dans quelques aliments, tels l’avocat, la banane et la noix. L'on parle alors de dépression saisonnière.
Conduite à suivre: Il n’est pas toujours impératif de débuter un traitement contre la dépression ou l’agitation dans le jeune âge, compte tenu de la maturation en cours Tout dépend en somme de la gravité des symptômes. L’agitation qui s’accompagne d’un délire de toute-puissance, comme la conviction de voler " à la Superman" ou la persistance d'idéation suicidaire avec ralentissement psychomoteur mérite une hospitalisation et une cure biologique immédiate. Toute idée délirante, surtout d’influence ou tout type d'hallucinations augmente rapidement le degré de dangerosité, en détruisant les ressources personnelles d'autocritique et de contrôle de soi.
PS:JE TROUVE QU'IL A TELLEMENT DE GENS QUI SONT DÉPRESSIFS , SI VOUS PENSEZ AVOIR CES SYMPTOMES CONSULTER MAINTENANT
Claude Jolicoeur, pédopsychiatre, Montréal, 1996-2000
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